Etienne JODELLE
Sieur du Lymodin, poète français , né à Paris en 1532, mort en 1573.
Dans la restauration de la poésie antique que tenta la Pléiade, il se chargea de la poésie dramatique. La représentation éclatante de Cléopâtre captive, dans la cour de l’hôtel des archevêques de Reims, rue du Paon, en 1552, marque une date importante dans l’histoire littéraire de la France. C’est le premier essai de la tragédie classique. Le roi Henri II fit donner au poète, selon Brantôme, 500 écus « de son épargne ». Au carnaval de 1553, Jodelle et ses amis allèrent célébrer à Arcueil le triomphe de l’art dramatique. Ils s’emparèrent d’un bouc et l’amenèrent couronné de feuillage, au poète tragique . A cette plaisanterie racontée par Ronsard dans le Folasstrissime voyage d’Hercueil, se borne le prétendu sacrifice païen dont parle la légende. C’est surtout comme initiateur que Jodelle a bien mérité de la tragédie française, car son imitation est servile, son style rude,, sa versification peu régulière, Ronsard qui l’avait admiré d’abord, se montra plus tard plus sévère.
Jodelle a donné encore Didon se sacrifiant, tragédie ; Eugène, comédie, la Rencontre, comédie perdue, un Recueil des inscriptions, figures, devises, et mascarades ordonnées à l’Hôtel de Ville de Paris le jeudi 17 février 1558 ; l’Hyménée du roi CharlesIX, les Amours.
Ses œuvres sont réunies par Charles de La Motte (1574), puis par Marty Laveaux (1868-1870).
Jodelle était aussi architecte, peintre, sculpteur et escrimeur habile.